paquerette

c'était un dimanche après-midi
à quels pas de la porte dorée
j'ai vu cette toute petite fille
accrochée au bras de son père
comme si c'était la dernière fois
c'était un courant d'air glacé
alors mon coeur a explosé
en mille morceaux
qui sont retombés
autour de moi éparpillés
comme une pluie de conféties
c'était un morceau de ma vie
un épisode un peu trop gris
qui m'en fait voir de toutes les couleurs
qui me rappelle que les souvenirs
ça pique les yeux comme la poussière
c'était une marguerite
une petite pâquerette
rien qu'une tige verte
que j'avais planté un soir d'été
je passais mon temps à la regarder
grandir pousser comme un brin d'herbe
c'était le jour de ses quinze ans
elle était rentrée accompagnée
tirant par la main son prince charmant
la petite pâquerette était en fleur
comme une rose un soir d'été
c'était il y a des années
combien d'été
combien de printemps
j'ai arrêté de compter le temps
depuis que je ne suis plus dans son présent
comme un héros d'un autre temps
c'était un dimanche à midi
son ventre rond était dégonflée
une autre pâquerette avait poussée
une tige toute verte une marguerite
comme à la fin d'un compte de fée

extrait de rhumance la poèsie sans mot d'elles
rhumance c'est l'histoire d'une errance entre rhum et romance c'est la p'tite histoire d'un mec pas tout à fait comme les autres un peu trop romantique un peu trop (lire la suite)